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Comprendre l’intérêt de l’identifiant unique (interview E. Alix, Geste)

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L’initiative du Geste de réunir des éditeurs français autour d’un projet d’identification unifiée de leurs lecteurs se concrétise. Un premier pilote devrait être testé avant l’été avec la perspective d’un lancement encore à l’automne, nous explique Emmanuel Alix, directeur du pôle numérique de l’Équipe et vice-président du bureau du Geste. Le Geste est l’organisme français qui fédère les  éditeurs en ligne  professionnels (médias, plateformes de musique, petites annonces, services mobiles et vocaux, etc.).

Onze groupes réunissant 80 marques médias françaises font déjà partie de cette initiative de tester auprès de leurs lecteurs une identification via un compte unique. Parmi eux, nous pouvons citer Les Échos-Le Parisien, Le Figaro, L’Équipe, Le Point, M6-RTL, Radio France et Lagardère Active. Le projet  d’identifiant unique du Geste vient de bénéficier d’un financement de Google, dans le cadre de la « Digital News Initiative » (DNI) du géant américain.

Tous les médias réunis autour de ce projet d’identifiant unique n’ont pas nécessairement la même stratégie de monétisation : certains sont en partie payants, d’autres gratuits. L’idée est de proposer le principe de connexion valable pour tous à tout le monde ?
Emmanuel Alix, Le Geste.
Emmanuel Alix, Le Geste.

Oui. Aujourd’hui la relation avec nos lecteurs se base uniquement sur les cookies. Or, nous savons que le cookie est une technologie menacée par le règlement ePrivacy, toujours en discussion. L’idée à la base de cette initiative est de garantir à chaque éditeur la possibilité de continuer d’entrer en relation avec ses utilisateurs, quel que soit son modèle économique.

Pourquoi fallait-il se rassembler ?

Si l’utilisateur devait se connecter à chaque fois qu’il souhaitera consulter un contenu d’un média différent ce serait très pénible pour lui. En même temps, nous éditeurs avons tous besoin de maintenir cette relation avec nos utilisateurs. Par conséquent, nous avons intérêt à nous réunir pour faciliter les choses. Avec un identifiant unique, une fois que vous serez connecté, vous serez automatiquement reconnu sur tous les autres sites de l’alliance.

L’idée de lancer ce projet vient-elle du Geste ? Est-ce compliqué de réunir les éditeurs autour de cette initiative ?

L’idée date d’il y a environ un an, portée par Bertrand Gié [président du Geste, directeur délégué du pôle news du groupe Figaro, NDLR] et par moi-même. Cela n’a pas du tout été compliqué parce que tous sont convaincus de l’intérêt de cette initiative. La difficulté est plus d’ordre opérationnel. Les discussions portent désormais sur les coûts et sur les questions de mise en œuvre. Il faut que ce système s’adapte à chaque site, par conséquent il faut prendre en compte les considérations techniques de chacun des membres. Certains éditeurs sont plus avancés que d’autres sur ces questions. Nous espérons sortir un premier pilote sur quelques sites avant l’été. Nous envisageons un lancement plus large à l’automne.

Prévoyez-vous une mise en commun de ces datas ?

Non,  notre projet porte uniquement sur la facilitation du login de nos utilisateurs. Après, libre à chaque éditeur de faire ce qu’il souhaite pour en créer des segments et développer sa data. Chacun fera son CRM séparément, il n’y aura pas de data partagée. Cela n’aurait eu aucun sens de proposer une alliance publicitaire. Non seulement des alliances de ce type existent déjà, comme ce sont des projets complexes à mettre en place qui demandent beaucoup de temps. Nous nous concentrons sur le plus petit dénominateur commun.

Chacun fera son CRM séparément, il n’y aura pas de data partagée.

Êtes-vous ouverts à l’idée d’accueillir d’autres éditeurs ?

Oui, d’autres éditeurs pourront nous rejoindre, car il faut que nous soyons le plus nombreux possible. Depuis que nous avons lancé ce projet officiellement, nous avons eu beaucoup de demandes d’éditeurs souhaitant nous rejoindre. Ils ont assez vite compris l’enjeu. Nous ferons des lancements par phases, avec des groupes d’éditeurs. Ceci étant, nous n’avons pas encore tranché la question de la typologie d’éditeurs que nous accueillons. Pour l’instant, seuls les éditeurs de contenus peuvent participer. Nous n’intégrons pas pour le moment d’autres types de sites, comme des e-commerçants.

 

Propos recueillis et édités par Luciana Uchôa-Lefebvre

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