Au final, la plupart des éditeurs européens sont arrivés à la même conclusion : pour résister à la domination de Google et Facebook, ils n’auront d’autre choix que de s’allier entre eux. Ce qui était déjà vrai en matière d’espace média l’est d’autant plus depuis que la data recèle la plus grande valeur du secteur média. Par essence, la taille est fondamentale en matière de data, et autant une stratégie éditeur de niche était possible pour l’inventaire, autant elle ne l’est plus dès qu’on parle de data.
Aussi, et fort du constat que seuls les deux jaggernauts américains étaient en mesure de proposer des campagnes vidéo pan-européennes, le britannique Channel 4 a rejoint la première alliance d’envergure sur le sujet, qui rassemble déjà l’allemand ProSiebenSat. 1, le français TF1 et l’italien MediaSet.
En Allemagne, Axel Springer a rejoint une alliance d’un autre type, non pas media mais réellement centrée sur la data, et qui vise plus précisément à créer une proposition unifiée autour de données de login, de plus en plus vues dans le contexte post-RGPD comme la voie royale data. Cette alliance regroupe en outre Deutsche Bank, Lufthansa et Deutsche Telekom.
En France, l’alliance Gravity qui fédère notamment Lagardère, Prisma Média, Conde Nast et Le Parisien, fait écho à l’initiative menée par Le Monde et Le Figaro.
Au Royaume-Uni parallèlement, l’alliance Pangaea rassemble The Guardian, CNN International et Dennis Publishing.
Bertrand Pichot