Google vient d’annoncer son partenariat avec Local Media Consortium – un consortium américain regroupant 800 quotidiens et 200 radios locales – pour la création d’une place de marché privée avec Double Click. Selon Google, la nouvelle place proposera un inventaire de 10 milliards d’impressions vidéo et display par mois. En effet, outre ce nombre considérable d’impressions, les 40 entreprises membres du consortium rassemblent 2 milliards de pages vues et 240 millions de visiteurs uniques par mois.
« Les éditeurs sont les poumons du web. Les fournisseurs d’infos locales jouent un rôle vital dans notre société, nous permettant de rester en contact avec nos communautés et nous maintenant au courant des informations et questions qui affectent le plus nos vies. Le Local Media Consortium représente le meilleur de ce que le web peut proposer en termes de contenus et d’audiences locales », affirme Google dans le post annonçant la création de la nouvelle place de marché.
Ce partenariat, signé pour 3 ans, permettra aux éditeurs membres du consortium de « avoir accès de façon facilitée aux outils de Google pour les éditeurs afin de leur permettre de toucher des revenus nouveaux et améliorés » , déclare le consortium dans un communiqué, et « d’augmenter les opportunités pour les annonceurs et agences nationaux de toucher de façon bien plus effective ces audiences premium locales en fournissant plus de valeurs aussi bien pour les annonceurs que pour les éditeurs ».
Outre la place de marché privée, les éditeurs membres du consortium accèderont, grâce à ce partenariat, à la plateforme de monétisation d’inventaire mobile, vidéo et desktop DoubleClick for Publishers qui donne accès à l’ad exchange ouverte Double Click, et à AdSense Contextual Ads pour la création de publicités contextuelles et dans le search.
Notre analyse est la suivante : les petits éditeurs américains ont reçu de Google un revenu minimum garanti (on parle de MG). Le carnet de chèque a donc parlé et dans ces temps difficiles pour la presse c’est difficile de refuser. Il en a été de même l’été dernier en France avec RegieObs qui depuis a fait machine arrière. Reste maintenant à savoir si Google va être capable de monétiser correctement ses inventaires et qui va acheter sur cette place de marché privative. Il s’agit d’éditeurs de second rang qui n’ont pas le même poids au niveau des marques que les places de marché privatives mises en places dans l’hexagone par Audience Square et La Place Media. En outre, aujourd’hui, l’inventaire de Google est globalement mauvais pour les gros annonceurs. C’est une monté en gamme qui ne sera pas suffisante pour séduire Ford, Pepsi, Burger Kings & Co. Le vrai problème de Google est qu’il tente de se positionner aussi bien du côté de l’offre que de la demande et donc qu’il biaise le marché en privilégiant son inventaire ou ses annonceurs. Sur une marque Premium comme Youtube, le CPM est quand même 2 à 3 fois moins cher en pre-roll que pour les inventaires vidéo des gros éditeurs US. Bref, c’est très malin de la part de Google et pas très intelligent pour les éditeurs qui auraient bien plus à gagner à se regrouper autour d’un SSP comme Rubicon ou Appnexus.
L.U.L. & Pierre Berendes