C’est une direction très ambitieuse qu’emprunte la plateforme d’activation programmatique américaine Sizmek depuis son acquisition fin 2016 par le fonds d’investissements privé Vector Capital et l’arrivée à sa tête en janvier dernier de Mark Grether, son nouveau PDG, qui va droit au but : « nous disposons désormais des moyens nécessaires pour avoir une envergure globale ».
Oui, nous confiait Grether hier à Cannes, « nous allons changer d’échelle, grandir », ce qui pour lui est une condition sine qua non de réussite dans cette industrie. « Ce n’est que de cette manière-là que nous pourrons répondre aux attentes des annonceurs, tout en étant à même de concurrencer véritablement des acteurs comme Google. »
Avec l’arrivée de Vector, dit-il, Sizmek peut grandir pour ses clients. « Nous avons un an d’avance par rapport à nos concurrents. » En effet, le fonds a déboursé quelque chose comme $ 122 millions pour acquérir Sizmek et il cumule $ 1,6 milliard investis dans une quarantaine d’entreprises technologiques, y compris dans l’univers de l’ad tech.
Et celui qui ambitionne de grandir projette nécessairement d’acquérir. C’est en effet à quoi il faut s’attendre de la part de Sizmek pour les mois à venir. « Nous sommes convaincus que pour nous développer de manière globale, il ne suffit pas de placer une poignée d’employés dans les pays ciblés. Il faut aller plus loin, s’allier à des acteurs bien implantés localement, promouvoir une véritable consolidation du marché », explique-t-il.
Folie des grandeurs ? Non, a priori raisonnement fondé tout simplement sur un constat simple : la demande du marché pour une réponse harmonisée, globale, transparente et holistique ne serait plus à prouver. « Les annonceurs ne veulent plus de multiples interlocuteurs, mais une seule voix partout dans le monde, c’est celle-là la demande des acheteurs globaux », dit-il fort de son expérience de huit ans à la tête de Xaxis, qu’il a co-fondé, le trading desk du groupe mondial WPP.
Ses cibles ? L’Asie et l’Europe, où la France apparaît tout particulièrement bien représentée. « Il y a plus d’entreprises à succès dans les domaines de la data du programmatique en France qu’ailleurs en Europe », lance-t-il.
Et Sizmek compte bien couvrir tous les besoins de la chaîne : de la collecte et la gestion de la data à l’analyse et à l’attribution en passant par la création et tous les canaux d’activation, avec une attention toute particulière à la télévision connectée et adressable, secteur de croissance et d’avenir.
Luciana Uchôa Lefebvre
(Images: Shutterstock et Ratecard.)