Dans l’univers du social, tout le monde ne connaît pas la réussite insolente d’un Facebook ou d’un Twitter. Ainsi, Foursquare peine à monétiser ses services. L’entreprise n’a généré que 2 M$ de revenus en 2012 pour un total de 30 millions d’utilisateurs qui génèrent pourtant des millions de check-ins chaque jour. Foursquare vient tout juste de recevoir un prêt de 41 M$ portant à plus de 100 M$ le total des fonds reçus. La jeune pousse newyorkaise se doit urgemment de générer de vrais revenus. Pour ce faire, elle dispose d’un actif énorme : les check-ins de ses membres, de la donnée fraiche, de qualité et géolocalisée. Ces données sont désormais disponibles pour cibler non seulement des campagnes publicitaires sur Foursquare mais aussi en dehors sur les ad-exchanges et les ad-networks. Foursquare se positionne comme un nouveau fournisseur de données comportementales géolocalisées.
Si le produit final n’est pas encore prêt, ce qui est certain, c’est le virage amorcé par son fondateur, Dennis Crowley pour générer des revenus en dehors de son écosystème. Le temps presse pour Foursquare dont la valorisation a un temps dépassé les 760 M$. Avec la nouvelle version de son application, la société mise sur la fonction de découverte de commerces de proximité et s’éloigne des « enregistrements ».
Combien de revenus Foursquare peut-il tirer des informations contextuelles qu’il détient ? Difficile à estimer. Aux USA, la donnée contextuelle est parfois plus onéreuse que le média : 0,10$ par profil semble être le minimum pour une donnée unique et propriétaire. Avec quelques millions de check-ins quotidiens cela devrait permettre à l’entreprise de générer plusieurs dizaines de millions de dollars de revenus par an. Ces données existent plus ou moins aussi chez Facebook, Twitter et PlaceIO.
Parmi les premier annonceurs américains qui devraient bénéficier de la nouvelle offre publicitaire de Foursquare figurent la chaine de restauration rapide Burger King, l’enseigne Lord & Taylor et la chaîne hôtelière Starwood Hotels.
Espérons que ce repositionnement permette à Foursquare de monétiser la couronne de roi des « check in » grâce à son application de géolocalisation. Désormais, Foursquare a toutes les cartes en main pour digitaliser les investissement publicitaires des petits commerçants, un marché qui résiste encore à la digitalisation. A destination des gros annonceurs, Foursquare promet de mettre à disposition de la donnée unique pour mieux optimiser ses campagnes RTB. Tout un programme.