Solution hybride, data management platform (DMP) et customer data platform (CDP) à la fois, plateforme « nouvelle génération » enrichie en modèles prédictifs… Que propose au juste la start-up suisse 1plusX, qui a signé avec la plus importante alliance publicitaire entre éditeurs allemands, Ad Alliance, et fait de Paris son QG pour conquérir le sud de l’Europe ? Éléments de réponse avec Bastien Faletto, directeur commercial pour l’Europe du Sud.
Quelles sont les spécificités de votre solution, dont on entend parfois qu’elle serait en train de séduire des éditeurs déçus des DMP ?
Ce qui nous différencie est l’intelligence que nous proposons nativement dans notre plateforme. Ce sont des modèles prédictifs et des fonctionnalités qui permettent de qualifier un maximum d’audiences et de cibles. Le machine learning est dans notre ADN. Un de nos fondateurs, Thomas Hofmann, est professeur docteur en machine learning.
Les DMP de première génération étaient proposées vides de données. C’est une des raisons pour lesquelles elles ont déçu le marché. Pour les alimenter, les éditeurs et les annonceurs avaient deux options. Soit ils devaient s’entourer de consultants ou d’équipes de data scientists capables de « cruncher » la donnée et de créer des modèles. Soit il leur fallait acheter de la data tierce sur le marché. Tout cela représentait des investissements. De plus, ces données ne vous appartenant pas, vous ne pouviez être sûr à 100 % de leur qualité ni les considérer comme vos assets.
Pouvez-vous nous donner des exemples de fonctionnalités que vous proposez ?
Nous offrons un panel assez large de fonctionnalités pour que chacun puisse s’y retrouver selon son degré de maturité et ses besoins. Vous pouvez, par exemple, utiliser la fonctionnalité de qualification et de ciblage sans cookies. Vous pouvez également disposer de votre propre data lake pour faire vous-même vos extracts et modèles. Notre architecture est suffisamment large pour que chacun puisse utiliser progressivement de plus en plus de fonctionnalités au fur et à mesure de son développement.
Comment peut-on résoudre le problème du reach avec vous ?
Il y a deux challenges lorsque l’on souhaite adresser un message à l’audience la plus large possible. Il faut tout d’abord être capable de qualifier le plus grand nombre d’internautes. Les fonctionnalités de machine learning présentes nativement dans notre plateforme permettent de qualifier près de 100 % d’une audience à partir d’un nombre réduit de seed data.
En termes de granularité et de profondeur de qualification, notre tag crawle un maximum de contenus pour une qualification plus fine que ne le ferait un tag utilisant uniquement l’URL de la page. Cette qualification étendue et très granulaire permet, dans la plupart des cas (socio-démo ou intérêts), de se libérer de l’achat de la donnée 3rd party et donc de coûts additionnels. L’une des spécificités de notre plateforme est également notre capacité à qualifier les internautes et les items (articles, contenus vidéos…) de la même façon et avec les mêmes attributs. Ceci permet de rapprocher deux users entre eux mais également un user d’une action et un user d’un contenu.
Et ensuite ?
Une fois cette audience qualifiée, vient la question de la part d’audience activable dans les différentes plateformes. Dans certains cas, l’éditeur n’est capable d’y retrouver que 50 % de son audience. Les raisons à cela sont multiples : internautes ne venant qu’une fois, navigateurs bloquant les cookies, match rates avec les plateformes, etc.
Notre solution permet de cibler sans cookies. Dans le cas où ils ne sont pas supportés, on peut le
faire sans. Le cookieless est une brique centrale de notre plateforme. En parallèle, nous pouvons travailler également avec des ID. Dans ce cas, soit le partenaire dispose déjà d’un ID que nous onboardons, soit nous lui en générons un. Cela permet de mettre en place des logiques d’acquisition, de personnalisation et de scénarisation de campagnes ou de parcours clients beaucoup plus riches (DCO, emailing…).
Le cookieless est une brique centrale de notre plateforme.
Vous proposez du ciblage contextuel, mais vous n’êtes pas le seul à le faire. Quelle est votre différence ?
La façon dont nous le faisons est assez unique, parce que nous nous concentrons sur des solutions durables et privacy proof. Surtout, nous poussons beaucoup plus loin la qualification. Nous pouvons proposer via un ciblage 100 % contextuel l’ensemble des attributs de ciblage habituellement disponibles via le cookie, avec la même précision. C’est le cas notamment pour le ciblage socio-démo, sur lequel nos clients sont très challengés.
Vous proposez donc un modèle hybride, à la fois DMP et CDP…
Nous traitons les deux sujets : cookies et ID, audiences et CRM. Nous sommes hybrides, DMP et CDP à la fois, et nous nous adressons aussi bien aux éditeurs qu’aux e-commerçants et aux marques.
Avez-vous déjà des clients en France ?
Nous venons de signer avec deux éditeurs, et deux proof of concept sont en cours. La majorité des éditeurs suisses travaillent avec nous. C’est en Suisse que notre entreprise a été créée il y a cinq ans. Nous avons également d’importants partenaires en Allemagne, comme Ad Alliance.
1plusX emploie 30 salariés dans ses bureaux à Zurich, Berlin, Hambourg, Londres, Paris et bientôt Singapour. L’entreprise déclare qu’elle sera rentable le premier semestre 2020.
Propos recueillis et édités par Luciana Uchôa-Lefebvre
