Alors que les cookies fêtent leurs vingt ans, il semble que leurs jours soient de plus en plus comptés. La pression de la régulation, la volonté de défendre les internautes vont bientôt rendre les cookies tiers (3rd party) obsolètes. Pourtant ils sont le pivot de toute l’industrie publicitaire. Alors après nous, le KO pour les publicitaires ?
Pas si vite. Les gros acteurs américains, Microsoft et Google en tête leur ont déjà trouvé un successeur : le super cookie qui est doté d’un super pouvoir, celui d’être capable de vous suivre partout où vous êtes : PC, Mac, smartphone, mobile, tablette, TV et même console de jeu.
Retour aux sources
Le cookie http est né avec un simple objectif : celui de stocker les préférences des internautes pour un site web. La technologie a ensuite été rapidement adoptée par les professionnels de la publicité en ligne avec l’objectif de cibler les messages. Pour le grand public, la publicité ciblée est considérée comme la contrepartie d’une consommation « gratuite » de contenu sur les sites éditoriaux qu’il s’agisse d’un quotidien national comme Le Figaro, d’un blog ou d’un site de visualisation de vidéo comme DailyMotion. Avec le développement de nouveaux vecteurs d’accès à internet (mobiles, TV ou consoles de jeu) les habitudes de navigation et de consommation d’internet évoluent et les cookies ne sont plus capables de suivre et de reconnaître un internaute sur ces différents canaux d’accès. Jusqu’ici toutes les tentatives de faire passer le cookie dans le 21ème siècle ont échoué. De plus, l’essor de la pression des associations de défense des intérêts des consommateurs ainsi que les initiatives de certains navigateurs comme Firefox ou Internet Explorer qui désactivent les cookies par défaut viennent assombrir encore plus l’avenir des cookies.
Un besoin de suivre l’internaute sur tous les terminaux
Mais, si l’industrie ne dispose pas d’un moyen pour suivre un internautes entre les différents canaux d’accès à internet, il est impossible de connaître le comportement des consommateurs (dans le sens de web analytique) ou bien de proposer des publicités ciblées. Or, c’est impossible d’être un éditeur digne de ce nom dépourvu de technologies d’analytique ou bien de disposer de revenus publicitaires. C’est pourquoi les géants du web ont déclaré disposer de technologies permettant de créer des « super cookies » qui sont capables de traquer l’internaute sur tous les écrans. Ainsi, Google, Microsoft, Apple et Facebook seraient prêts pour la relève. Bien entendu, les conditions de sa mise en place demeurent encore obscures. Selon nos informations, ces « super cookies » s’appuient sur le numéro de série des terminaux, une sorte de plaque d’immatriculation et le lient avec un super compte qui existe déjà chez Google ou Microsoft. Chez Google, le nom de code du projet est AdID. Microsoft cherche encore la bonne terminologie.
Lorsque chaque terminal est relié à un point central, il est beaucoup plus facile de suivre le comportement et l’usage de l’internaute. Ainsi, il est très facile de connaître les habitudes de chacun : le site web que l’on regarde le matin dans le métro, l’endroit où l’on habite et on travaille via le GPS, le type de jeux auquel vous jouez, vos films et séries préférées. Oui c’est Big Brother qui vous regarde. Après si vous prenez la casquette d’annonceur ou d’agence cela peut ne pas vous effrayer et au contraire vous intéresser de savoir que Google et Microsoft sont désormais capables d’avoir une vision à 360 degrés de vos habitudes de surf, autant dire toute votre vie.
La bonne nouvelle est l’agitation sur la place médiatique qui touche les abus de certaines entreprises au sujet des cookies ainsi que l’intérêt des régulateurs américains et européens. Pendant de nombreuses années, le grand public ignorait être traqué. Désormais, des millions d’internautes utilisent des plug-in pour bloquer les cookies tiers. Ce qui fait peur avec ces « super cookies » c’est que le consommateur n’a plus de contrôle et qu’il est presque impossible de s’en défaire simplement. Pire encore, toutes nos données d’analytique vont être stockées chez les géants du web, des entreprises en qui on ne peut pas avoir confiance. Pire encore, la tentation sera énorme pour les pirates informatiques sachant qu’en plus ces entreprises disposent de nos données personnelles et numéro de cartes de crédit…
A suivre,
1 question déjà posée
E le DO NOT TRACK alors?
Il s’en passeront? Il n’y aura plus le choix de l’internaute à ne pas être tracé?
Amazinnnng !!!!