N’est ce pas tout simplement trop beau pour être vrai ? Le premier jours de son introduction en bourse en août dernier, Rocket Fuel a enregistré une hausse de 93% de son cours passant de 29$ à 56.10$ pour atteindre une valorisation financière de 2 milliards de dollars. Dans les semaines qui ont suivi, le cours est allé jusqu’à plus de 68$ pour ensuite décendre jusqu’à 37$. Ce derniers temps, les actions de Rocket Fuel s’échangent à moins 40 $ soit quand même une valorisation de l’entreprise de plus de 1400 M$ ou 1.4 Mds$. Cela représente 5 fois les revenus attendu pour 2014. La semaine dernière l’entreprise a même atteint son plus bas niveau depuis son introduction en bourse et au cours des 2 derniers mois la valorisation a donc perdu plus de 35% mais reste au dessus de son cours d’introduction
Il n’en demeure pas moins que sur l’entreprise reste assez justement valorisée 5 fois son chiffre d’affaire qui devrait encore croitre de 80% cette année. De nombreux autres signes positifs viennent conforter les investisseurs : Rocket Fuel compte plus de 600 employés, elle est classée au premier rang du Deloitte Technologiy Fast 500. Entre 2008 et 2012, le PDG et fondateur de l’entreprise, George John a enregistré une croissance de 208 897%, ce qui ne veut tout simplement rien dire. En effet, Rocket Fuel a enregistré 108 M$ de revenus en 2012 contre « 500$ » en 2008. Lors d’une emission de télévision Mad Monay sur CNBC, le présentateur Jim Cramer a fait l’éloge de l’entreprise dont les revenus viennent d’augmenter de 132% au dernier trimestres et la marge avoisine les 50% soit encore mieux que Criteo. En 2013, l’entreprise a généré 240 M$ de CA pour 21 M$ de perte… et oui la fusée n’est toujours pas rentable. De plus, il reste encore à savoir si Rocket Fuel sera capable de prendre le virage du mobile. Pour 2014 l’entreprise anticipe entre 420 et 435 M$ de chiffre d’affaire et espère être tout juste à l’équilibre.
Et pourtant, certains signes sont aussi très négatifs. Ainsi de nombreux dirigeants de l’entreprises (des insiders comme on dit en anglais) ont vendu beaucoup d’actions au cours de ses derniers mois. De plus aucun dirigeant ou membre du comité de direction n’a acheté d’action depuis l’introduction en bourse.
Cela veut dire donc que de l’intérieur les perspectives ne seraient pas aussi belles que ce que l’on voudrait nous faire croire. Le graphique ci-dessous montre que tous les cadres dirigeants comme le CEO George John, le président Richard Frankel ou encore le CFO Peter Bardwick ont vendu pour plus de 2.5 millions d’actions soit plus de 100 M$ au cours des dernières semaines. Au total ce sont plus de 4 millions d’actions soit entre 150 et 200 M$ que les dirigeants se sont mis dans les poches depuis l’été 2013.
Dans le milieu parisien, il se dirait même que pour convaincre les annonceur de tester leurs services Rocket Fuel serait prêt â leur offrir une campagne de test de plusieurs milliers d’euros. Pas sur que cela ne dure encore longtemps…
AM
1 question déjà posée
En tant que DG de Rocket Fuel en France, je souhaite préciser que notre équipe a été très surprise par cet article. Nous avons une entière confiance en notre société, tout comme nos dirigeants, qui viennent d’inaugurer le nouveau siège de la société à Redwood City : plus de 13 400 mètres carrés destinés à accueillir l’ensemble de nos collaborateurs, qui sont actuellement plus de 600, contre 300 il y a tout juste 1 an. Notre société bénéficie de bons commentaires de la part des analystes, comme le mentionne la page « Investor Relations » de notre site Internet, où se trouve également nos bilans financiers et données publiques.
Nous sommes étonnés des rumeurs dont cet article se fait l’écho et souhaitons assurer que Rocket Fuel n’offre pas d’essai gratuit. Un jeu concours permettant à un e-commerçant de gagner une campagne Rocket Fuel dans le cadre d’une action marketing a été organisé lors de notre arrivée en France. Le gagnant a été tellement convaincu par nos résultats qu’il compte aujourd’hui au nombre de nos meilleurs clients.
Personne n’a pu, à ce jour, nous attaquer sur les résultats de nos campagnes et sur notre probité. C’est là le principal.
Eric Clemenceau