Ouest France a récemment annoncé avoir réussi à déployer du header bidding sur ses pages AMP (Accelerated Mobile Page, une technologie Google), en collaboration avec Appnexus. Nous interviewons Romain Février, directeur monétisation digitale chez Ouest France, pour en savoir plus.
Quelle est la part des pages AMP dans votre inventaire mobile ?
Cela représente un peu plus de 20%. C’est assez significatif. Notre régie, 366, avait fait le choix de travailler avec Google comme ad server de référence. Ouest France a pris la décision il y a un an et demi de déployer le header bidding pour son inventaire desktop et mobile via une intégration propriétaire, puis a décidé de l’étendre aux pages AMP. Notre choix s’est porté assez naturellement sur Appnexus.
Comment est-ce techniquement possible d’opérer du header bidding sur des pages AMP, qui suivent un protocole spécifique mis en place par Google ?
Il y avait en effet une complexité à relever du fait qu’il s’agit d’un environnement spécifique à Google. Mais cela nous embêtait qu’il ne puisse pas avoir de compétition sur cet inventaire non négligeable et en forte croissance. La complexité technique vient du fait que ces pages n’acceptent pas le java script qui est le corollaire du header bidding classique. On ne peut donc pas appliquer le même protocole que sur un site classique. Nous avons donc dû opérer une intégration spécifique avec prebid server pour rendre le header bidding éligible sur AMP. Le premier que nous avons mis en place est Appnexus. Nous avons tout développé nous-mêmes.
Vous le faites sur le serveur. Comptez-vous l’ouvrir à d’autres plateformes SSP ?
Cela permet en effet d’emmener les enchères sur un serveur distant et de ne pas impacter le temps de chargement des pages AMP, dont le but est justement de permettre un chargement rapide et fluide. Nous pouvons intégrer d’autres acteurs, en sachant que tous ne sont pas éligibles, mais ce n’est pas encore une priorité pour nous. Le SSP qui complète le mieux l’offre de Google est Appnexus. Pour nous, c’était important de créer une compétition sur ces pages qui étaient jusque là en situation de monopole absolu chez Google.
Vous indiquez avoir doublé votre CPM sur cet inventaire. Pouvez-vous nous donner plus de précisions ?
En effet, le CPM que nous observons sur les pages AMP sur Appnexus est aujourd’hui environ le double de celui que nous observions précédemment chez Google. Au final, cela nous permet de générer un complément de revenus de l’ordre de 20% sur ces pages AMP, car Appnexus participe à une portion des enchères (aucune plateforme ne peut répondre à l’intégralité).
Quel est le poids de cet inventaire sur votre monétisation digitale ? Et globale ?
Le digital contribue moins que le papier pour la génération de revenus d’Ouest France.
Texte publié le 17/06 mis à jour le 19/06/2019.
Propos recueillis et édités par Luciana Uchôa-Lefebvre