Dans une certaine mesure, le RGPD est une opportunité pour les entrants du marché qui partent de zéro. Mais pour la majorité des entreprises de médias et de technologies digitales, cette nouvelle réglementation implique des changements majeurs et coûteux.
Entre ingénierie et gouvernance des données, les investissements nécessaires à la mise en conformité sont élevés car les actions nécessaires sont nombreuses et complexes : mises à niveau technologiques, refontes des plateformes, adaptation des produits, changement des modes de collecte, de traitement, de transmission et de stockage des données avec la création de mécanismes destinés à permettre l’exécution du droit à l’oubli, mise à jour des interfaces pour recueillir le consentement des utilisateurs dans le cadre de l’exploitation de leurs données personnelles ou encore acquisition de nombreux talents dont de rares ressources experts techniques et juridiques (ex : Data Protection Officer). A ces coûts peuvent s’ajouter ceux des éventuelles amendes pour manquement au règlement pouvant s’élever jusqu’à 4% du chiffres d’affaires.
En outre, les réglementations EPrivacy, qui sont encore en cours de rédaction, pourraient redéfinir le travail sur les opt-ins des utilisateurs et établir des niveaux d’investissement beaucoup plus élevés.
Pour limiter les frais, certains éditeurs envisagent de réduire le nombre de partenaires au sein de la chaîne d’approvisionnement ; d’autres de se défaire d’une partie de leurs activités média. Une partie des éditeurs basés aux Etats-Unis envisageraient même de bloquer le trafic provenant de l’UE.
Néanmoins, malgré les efforts financiers actuels et futurs que demande la mise en conformité, ces nouvelles réglementations qui succèdent à des règlements archaïques sont nécessaires à l’assainissement du marché : un avis partagé par bon nombre des acteurs de l’industrie.
Stéphanie Silo d’après AdExchanger