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Des formats interactifs et ludiques pour la collecte de données: l’offre d’une start-up belge dans les Fast 50 depuis 3 ans

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Data, tracking.

C’est une entreprise résolument européenne (siège en Belgique, bureaux en France, Pays-Bas et Espagne) qui propose aux annonceurs une solution de publication de contenus en ligne en mode SaaS pour la collecte de données. Classée dans le top 10 des Fast50 Deloitte pour la Belgique depuis 2015, Qualifio affiche des clients tels que Marionnaud, TF1, M6, Lagardère, France TV ou encore la Fédération Française de Football. Nous faisons le point avec son co-fondateur et CEO, Olivier Simonis.

Expliquez-nous à quoi sert votre solution.

Olivier Simonis, Qualifio.
Olivier Simonis, Qualifio.

Notre solution est une plateforme permettant à nos clients (essentiellement grandes marques et médias) de créer facilement des campagnes interactives, sous la forme de quiz, jeux-concours, tests de personnalité, sondages, etc.  (plus de 40 formats au total) à des fins de marketing et de collecte de données. Au travers d’un processus simple, et sans connaissance  technique, l’utilisateur peut créer et personnaliser ce type de campagnes à partir de formats prédéfinis pour les publier ensuite sur son site, sa page Facebook, son application mobile ou même un mini-site dédié.

Parmi vos clients nous trouvons beaucoup d’éditeurs, comme TF1 ou M6, en plus d’annonceurs, comme Marionnaud ou la Fédération Française de Football. Pouvez-vous nous donner des exemples concrets d’utilisation de vote plateforme, selon que l’on soit éditeur ou annonceur?

Pour un média, ces formats peuvent répondre à un but purement éditorial: par exemple, enrichir des contenus politiques, comme les élections présidentielles américaines, pour rendre ces sujets plus accessibles, les dynamiser et impliquer le lecteur à l’aide de quiz, tests, sondages, etc. Un autre objectif très fréquent des médias est la monétisation: en proposant des campagnes Qualifio (par exemple des concours sponsorisés) à leurs annonceurs en complément des publicités statiques, les régies publicitaires médias génèrent des  revenus additionnels. Côté marques, le but est souvent double: d’une part créer de la notoriété, de la connaissance produit et de l’engagement, d’autre part collecter des données clients et prospects, pour segmenter sa base de données et personnaliser sa communication pour la rendre plus pertinente. Enfin, la fidélisation est un objectif fréquent pour les marques: certains formats, notamment les calendriers de l’avent, sont idéaux pour pousser les participants à revenir chaque jour.

Ces campagnes de qualification ou d’acquisition impliquent que des données sont collectées à travers des sondages, des jeux, des questionnaires ou des quiz. Ce sont donc des données dites déclaratives. Votre outil collecte-t-il aussi des comportements de navigation sur le web ou in-app?

Qualifio permet la collecte de plusieurs catégories de données, pas seulement déclaratives, mais aussi comportementales. Par exemple, un visiteur qui a participé à cinq campagnes Qualifio sur le football pourrait être considéré comme un fan de football, de la même manière que quelqu’un qui a répondu à des questions sur ses habitudes de voyage pourra être associé à un certain profil de voyageur pour l’annonceur. Ces données ne sont donc pas des données déclaratives, mais des données inférées sur base d’un comportement ou de réponses aux campagnes. Qualifio par contre n’exploite pas les données, notre outil est positionné uniquement sur la collecte de données, qui sont ensuite “activées” via d’autres outils comme les outils de marketing automation, DSP, ou DMP.

Vous vous positionnez de manière très proactive au sujet du Règlement européen de protection de données (RGPD), vous avez même publié un livre blanc faisant le point sur la question. Dans le cas de votre solution, l’annonceur ou l’éditeur qui s’en sert doit évidemment obtenir le consentement préalable de l’internaute pour se servir de ses données. Expliquez-nous comment cela devra se passer.

Compte transparent.Oui, le RGPD impose à l’annonceur ou l’éditeur d’avoir l’accord explicite des participants pour utiliser leurs données personnelles. Il impose également un devoir de transparence sur l’utilisation de ces données personnelles, ce qui suppose une information complète sur le traitement de ces données. Autre obligation, la mise en place de mesures utiles pour que les personnes concernées puissent exercer leurs droits (droit de suppression, droit de modification, “droit à l’oubli”, etc.). Dans Qualifio, en plus de nos ressources d’information RGPD, nous avons mis en place différentes fonctionnalités aidant nos clients à être conformes au RGDP: fonctions d’effacement de données, d’export, d’historique, etc. Ces fonctionnalités permettent au DPO (délégué à la protection des données) d’avoir un contrôle et un suivi total sur toutes les manipulations de données importantes effectuées dans son entreprise.

D’une manière générale pensez-vous que les éditeurs et les annonceurs sont prêts pour accueillir cette nouvelle législation ? Y a-t-il encore des points de ce texte qui posent problème ou dont application opérationnelle ne semble pas claire ?

Les implications concrètes du RGPD restent peu claires pour la majorité des entreprises, et des études récentes montrent que la plupart d’entre elles ne sont pas du tout prêtes. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous considérons qu’en tant que sous-traitant dans la collecte (“data processor”), nous avons un devoir d’information à jouer auprès de nos clients. En pratique, les contraintes que la nouvelle législation impose (consentement, devoir de transparence, etc.) seront appréciées au cas par cas jusqu’à ce qu’une jurisprudence existe. Néanmoins, la loi a déjà le mérite de responsabiliser les entreprises sur la collecte et le traitement des données à caractère personnel, dans un contexte où c’était insuffisamment encadré.

Ne vous attende-vous pas à un impact négatif dans le volume de données collectées? Les utilisateurs ne risquent-ils pas de généraliser leur refus de partager leurs données?

Je ne pense pas que le volume de données collectées sera impacté ni que les gens seront plus réticents. Le sujet “chaud” auquel répond le RGPD existait bien avant la nouvelle législation, et le problème n’est pas la collecte de données elle-même (quand elle est responsable), car elle bénéficie à tout le monde en permettant la diffusion de contenus plus pertinents. Le problème est le manque de transparence, et l’utilisation abusive et non consentie de ces données par certains annonceurs. C’est pourquoi le RGPD est une évolution positive, car il garantit que les annonceurs ne puissent pas faire n’importe quoi n’importe comment avec les données des utilisateurs.

Le problème est le manque de transparence, et l’utilisation abusive et non consentie de ces données par certains annonceurs. C’est pourquoi le RGPD est une évolution positive.

Vous êtes une entreprise résolument européenne, avec des bureaux en France, en Espagne et aux Pays-Bas. Qualifio est 10e dans le classement Deloitte pour les entreprises à plus forte croissance en Belgique en 2016.  Quelles sont vos priorités pour 2018?

Oui, en fait pas seulement en 2016: nous avons été repris trois années consécutives dans le Deloitte Fast 50, y compris cette année. Nos priorités pour 2018 sont le recrutement intensif de talents pour compléter l’équipe, l’ouverture de nouveaux pays en Europe, et surtout l’amélioration constante des fonctionnalités de Qualifio. Nous voulons continuer à nous structurer, grandir en étant très ambitieux, sans perdre notre culture startup et notre identité très humaine.

 

Questions formulées par Luciana Uchôa-Lefebvre

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