La PME française Eulerian Technologies mène bien sa barque en se développant progressivement et surement au sein d’un marché hautement concurrentiel, celui de la data. Pour ses représentants, le fait que l’entreprise a développé un outil d’analytics dès sa création en 2002, avant de devenir aussi un fournisseur de plateformes de gestion de données (DMP), en 2015, est une des clés de sa réussite. Nous interrogeons le directeur exécutif d’Eulerian, Emmanuel Brunet.
Pour vous où se situe votre différence vis-à-vis de ce marché où l’offre de solutions de DMP est abondante ?
Nous avons pas mal de différences : nous garantissons le stockage isolé des données sur des pays précis et connus (la France et les États-Unis), notre collecte de données est totalement temps réel, et surtout au niveau de nos fonctionnalités nous disposons à la fois de l’historique de l’attribution et de l’analytics, en plus de la DMP. Mis à part Adobe, je ne pense pas qu’il existe un autre acteur sur ce dernier aspect que je viens de citer. Nous sommes donc capables de faire réellement de l’analytics de manière extrêmement pointue. Par exemple, le client peut choisir seulement un ou quelques segments précis de population présents au sein de sa DMP puis afficher ses reporting d’analytics afin d’analyser leur attribution. De plus, il peut avoir au sein de sa DMP une mesure de performance qui intègre des modèles d’attribution de la partie analytics. Nous sommes capables d’avoir une vision qui est très axée CRM dans l’analytics, ce qui est extrêmement rare sur le marché. Cela permet à nos clients de pousser loin leur analyse d’attribution, au niveau des segments. Il est possible, par exemple, d’avoir une segmentation de la population par niveau d’engagement. Cet outil leur permet aussi de vérifier si tel ou tel trading desk ou DSP amène bien la typologie de trafic qu’ils leur ont demandé de cibler. Et ainsi de suite.
Est-ce que les annonceurs et e-commerçants avec lesquels vous travaillez ont compris l’intérêt d’investir dans une plateforme de gestions de données (DMP) ?
Nos clients en DMP ont franchi le pas parce qu’ils savaient ce qu’ils voulaient en faire, pour quels cas d’usage, dans quel contexte, etc. Pour nos clients qui font appel à nous pour nos solutions d’analytics, beaucoup sont encore dans une phase d’évaluation de la pertinence de l’outil appliqué à leur stratégie marketing.
Est-ce que le lancement de l’offre DMP a changé sensiblement vos résultats par rapport à votre métier historique d’analytics ?
Nous avons la chance d’être totalement indépendants (et rentables) depuis le début. Nous évoluons de manière maîtrisée, notre DMP s’est construite progressivement à compter de 2013. Nous disposons de 25 références clients sur la DMP et 130 sur l’analytics/attribution, en France, en Espagne et à Montréal.
Travaillez-vous directement avec les marques ?
Nous travaillons avec quelques agences (dont WPP), mais majoritairement directement avec les annonceurs. Nous sommes interfacés à quasiment tous les trading desks et DSP du marché, comme par exemple : DBM, AppNexus, Tradelab, Zebestof, RadiumOne, Criteo (le premier avec lequel nous nous sommes interfacés, en 2013), etc. Nous pouvons leurs transmettre la data en temps réel, car nous sommes interfacés en serveur/serveur avec tous ces acteurs.
Propos recueillis par Luciana Uchôa-Lefebvre
(Images: Eulerian Techonologies.)