Ad-Exchange, analyses et expertise technique AdTech et MarTech
PROGRAMMATIQUE

Confessions d’un acheteur de faux trafic : mise à prix 0.02$ par visite

Partager sur Linkedin

Digiday l’a fait parler. Un ancien éditeur a accepté de témoigner sur ses pratiques d’achat de faux trafic, qu’il vendait impunément aux annonceurs. Nous en répercutons les principaux passages.

Comment et où avez-vous acheté du trafic non-humain ?MBots_123199303-thumb-380xauto-2049

Nous dépensions entre 10 000et 35 000$ par jour avec du trafic. Je ne souhaitais pas payer plus de 0,002$  par visite et, face à cela,  les ad networks que j’ai contactés m’ont laissé clair qu’à ce prix il serait difficile pour eux de garantir la qualité. La qualité ne nous importait pas, ce qui comptait était le profit. Pour chaque visite que nous payions 0,002$, nous vendions entre 0,0025$ et 0,004$ à travers les networks et ad-exchanges. Ce qui déterminait le plus avec quel partenaire trafic nous dépensions le plus était celui qui nous procurait le plus grand nombre de pages vues par visite. Dans la mesure où nous payions une valeur fixe par visite, plus de pages vues équivalaient à plus d’impressions. Pratiquement aucune de ces entreprises n’était basée aux Etats-Unis, même si nos contacts étaient sur place avec noms et accents américains, car nos paiements étaient faits à des banques hors des Etats-Unis.

Comment avez-vous su que le trafic était généré par des robots ?

Ces vendeurs vendent une grande palette de services et de types de trafics – tout, entre un trafic généré à Google, Yahoo et Bing, à 2$ le CPC, jusqu’au au trafic à 0,002$ le CPC à partir de Dieu sait où. Quand nous leur avons dit que nous cherchions le trafic le plus bon marché, ils nous ont clairement répondu que dans ce cas le trafic serait de « qualité inconnue ». Combien payez-vous détermine combien de trafic robot vous achetez et quand vous payez 0,002$, cela signifie que vous n’achetez pratiquement que du robot. Vous pouvez dire qu’il s’agit des robots, ne serait-ce qu’en regardant l’analyse. Nous verrions un trafic non-attendu dans notre tableau de bord en temps réel et tout notre trafic du jour servi en à peine quelques heures. Ou alors tout le trafic serait arrivé avec des utilisateurs se servant de la même ancienne version d’Internet Explorer. Cela n’arrive pas avec des utilisateurs réels.

Est-ce que vous pouvez prouver de façon catégorique que vous achetiez du trafic robot ?

Non. Nous savions bien que cela ne pouvait pas s’agir de trafic humain, mais nous ne pouvions pas le prouver.

Malveillance_iconePensez-vous que les éditeurs savent quand ils achètent du faux trafic ?

Ils le savent. Ils peuvent dire qu’ils « n’en n’avaient pas la moindre idée » et faire peser la responsabilité sur leurs acheteurs, mais c’est du baratin. Si vous payez les visites pour moins que rien, ce n’est pas possible que vous ne sachiez pas ce qui se passe. N’importe quel éditeur est capable de comprendre que dans un contexte à arbitrage, une opportunité comme celle-là aurait immédiatement disparue car d’autres acheteurs se seraient rués dessus. Ce que nous faisions était 100% dans nos intentions. Nous voyons des articles au sujet du faux trafic peignant les éditeurs comme des péquenauds qui auraient été trompés par des détenteurs de robots brumeux. Au lieu de ça, je crois que les éditeurs font tout pour que leurs économies marchent.

Cliquez ici pour lire l’intégralité de l’article.

L.U.L.

Laisser un commentaire