Une plateforme pour la publicité mobile vient de naître: Prism se présente comme un nouveau format pour environnement mobile, très facile et rapide à mettre en place, natif, léger. Nous cherchons à en savoir plus en interrogeant le fondateur de la plateforme Mickael Ferreira, également co-fondateur du fournisseur de solutions de publicité native Quantum Advertising.
Vous lancez une plateforme – Prism – dont l’originalité est de faciliter la mise en place par les éditeurs d’expériences publicitaires sur le mobile. La démo (disponible sur ce lien) présente en effet une plateforme qui permet en quelques minutes de créer une expérience publicitaire mêlant texte, image, carrousel, vidéo. Comment faites-vous pour que le temps de chargement soit « immédiat » sur le mobile ? L’ordre de présentation des différents éléments du contenu peut-il être modifié ?
Nous pensons que le Native n’est pas juste un format mais un moyen d’accompagner la transformation de la communication digitale qui vient de s’amorcer. L’aversion publicitaire incarnée par l’adblocking, les changements de consommation (social, mobile, vidéo ) et le besoin des marques de communiquer différemment à base de contenu pour créer des expériences, de l’engagement en font partie.
Alors que le Native se prête parfaitement à l’expérience mobile nous nous sommes vite rendus compte de certains écueils : des sites annonceurs non optimisés pour le mobile, des temps de connexion trop longs. Tout cela vient perturber l’expérience utilisateur ainsi que les performances des campagnes.
Techniquement, un moyen assez simple de réduire la déperdition et d’améliorer l’expérience utilisateur était d’utiliser des mécaniques de « pre-caching » – en effet, PRISM est l’expérience qui suit l’interaction avec une bannière, un teaser native ou autre. Nous chargeons donc ce contenu au même moment que la bannière ce qui permet d’avoir l’expérience la plus fluide possible lors du clic de l’internaute. L’internaute se retrouve immédiatement plongé dans le contenu de l’annonceur – ce dernier étant totalement libre de diffuser le contenu qu’il souhaite, dans la séquence qu’il souhaite.
Est-ce que Prism permet ensuite de lier la création aux canaux de distribution programmatiques ? Comment cela se passe ?
PRISM est conçue comme une plateforme agnostique qui n’est ni plus ni moins qu’un générateur de redirection. Cela rend donc la plateforme compatible avec la plupart des technologies qu’elles soient publishers ou adservers. Il en va de même pour les aspects programmatiques.
Vous nous expliquez que Prism est un outil simple d’utilisation qui permet aux éditeurs de valoriser leurs inventaires mobiles sans avoir besoin de ressources. Suivant quel modèle économique sera-t-il proposé aux éditeurs ?
La publicité mobile est aujourd’hui tractée par les deux géants que sont Facebook et Google. Les volumes disponibles les ont poussés à adopter des positionnements très orientés performances créant des « mauvaises » habitudes d’achat sur le Native mobile. La part de l’inventaire mobile croît de plus en plus pour les éditeurs qui se retrouvent avec deux alternatives : des formats branding trop souvent intrusifs ou des formats intégrés qui eux sont alimentés par des logiques de campagnes à la performance. Nous voulons permettre aux éditeurs de recréer des dispositifs à forte valeur ajoutée (opérations spéciales) et mettre en place de vraies mécaniques Native.
Notre premier objectif est donc de leur fournir un moyen de créer ces dispositifs à forte valeur ajoutée sans avoir besoin de studio ou d’équipe dédiée pour une maîtrise totale des coûts. PRISM est une solution SAAS qui adopte donc un business model assez classique de frais d’adserving. Ces derniers étant cependant bien plus compétitifs (4 à 5 fois moins cher) que des plateformes de créas mobiles.
Nous savons que d’autres acteurs comme Facebook et Google proposent des outils plus ou moins semblables, des plateformes qui permettent de charger les créations (logos, photos, vidéos) tout en customisant l’expérience publicitaire. Si vous le lancez en France, est-ce suite à un constat d’absence ou quasi absence de ce type d’offre en-dehors de ces gros environnements ? Est-ce une techno propriétaire d’ailleurs ?
Facebook propose aujourd’hui des mécaniques comme Instant Articles ou Canvas, d’autres éditeurs ont suivi comme le Washington Post avec Fuse ou encore le Guardian qui permettent aux annonceurs de délivrer leurs contenus de manière immersive. Nous nous inscrivons dans la même dynamique en permettant à m’importe lequel de nos partenaires de proposer des mécaniques de storytelling (texte, photo, vidéo etc..) en évitant la déperdition due au temps de chargement.
PRISM est donc une techno totalement propriétaire et indépendante. Mais compte tenu de mes activités au sein de Quantum Advertising et des synergies évidentes entre les deux entreprises, la plateforme Quantum Native Solution et tous ses utilisateurs disposent depuis le 15 juin de la possibilité de lier des teasers natifs Quantum avec des expériences réalisées sur PRISM.
Pouvez-vous nous citer quelques noms de partenaires/clients utilisant votre solution à son lancement ?
Nous avons lancé officiellement la plateforme le 15 juin, différents partenariats devraient être annoncés sous peu, au début de l’été aussi bien en France qu’à l’étranger. Les discussions actuelles concernent principalement des régies et quelques éditeurs.
Les toutes récentes études dévoilées à la fois par ZenithOptimedia et PwC confirment bien l’envolée du mobile dans le monde comme moyen d’accès privilégié aux contenus et à la communication sans en revanche que les recettes publicitaires soient tout à fait au rendez-vous. En gros, même si les utilisateurs sont sur leurs mobiles, les budgets des annonceurs ne les suivent pas à la même cadence. Le rapport de PwC qu’ad-exchange.fr a présenté ce matin même explique notamment que tant que l’expérience utilisateur sur le mobile tout comme l’attribution ne seront pas améliorées, les annonceurs resteront prudents. Que pensez-vous de cette analyse ?
Il y a aujourd’hui une vraie différence entre les flux publicitaires desktop et mobile. Plus que les logiques d’attribution, le vrai frein est à mon sens l’expérience utilisateur (temps de chargement, sites non optimisés, etc..). Les mobinautes sont pressés et s’agacent d’attendre 5 secondes que le contenu se charge… cela crée de vraie déperdition entre le clic et la visite.
Cependant, force est de constater que Facebook a facilement contourné ces problèmes pour en faire un atout, au-delà de leur capacité exceptionnelle de ciblage, ils proposent aujourd’hui de plus en plus d’expériences immersives, que ce soit via Instant Articles, Canvas ou encore les innovations amenées par les vidéos 360° qui serviront de bases à des expériences de réalité virtuelle….et certainement à terme d’interaction avec les marques.
Contrairement à Facebook, PRISM propose donc des expériences « imprégnantes » via de la diffusion de contenu de marque au sein de la totalité des sites et applications mobiles. Bien au-delà de l’univers fermé et propriétaire de FB.
Luciana Uchôa-Lefebvre