La presse française relaye largement la nouvelle et dans les coulisses des rencontres 1to1 éditeurs organisées par Ratecard aujourd’hui au Touquet le sujet est à l’ordre du jour: le lancement de Gravity permettra-t-il de libérer les éditeurs français de leur dépendance à l’égard des géants du net, Facebok et Google en tête, ces derniers captant à eux seuls les deux tiers des revenus publicitaires ? C’est en tout cas le but ouvertement visé par cette alliance lancée hier.
Gravity est une plateforme formée par une « coalition d’éditeurs » (le terme est fort), comme le présente Libération, qui ont décidé de réunir leurs offres d’inventaires et partager les données des internautes dont ils disposent. Il s’agit de Prisma Media, Centre France La Montagne, Condé Nast, Fnac, Darty, L’Equipe, La Dépêche, La Nouvelle République, Lagardère Active, Le Télégramme, Les Echos, Le Parisien, Marie-Claire, M6, NextRadio TV, Perdriel, SFR, SoLocal et Sud-Ouest.
Les données sont en effet la clé de l’enjeu de la dépendance aujourd’hui des éditeurs à l’égard des GAFAM, ces derniers disposant d’une capacité de ciblage inégalée. Au delà du volet plateforme d’achat d’inventaires, la richesse de Gravity viendra ainsi de la volonté de ses éditeurs membres de croiser « l’intégralité des données personnelles des internautes dont ils disposent », comme indique un communiqué, ce qui aura pour effet de permettre à chaque éditeur membre d’offrir aux annonceurs plus de précision mais aussi plus de volume, sans Google.
Disponible en bêta dès septembre, Gravity revendique 44% de reach quotidien, 10 milliards de données traitées chaque mois et près de 100 marques médias réunies. De nouveaux groupes médias français devraient rejoindre l’initiative dès la rentrée.
On y reviendra.
Luciana Uchôa-Lefebvre