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ANALYSE

Google déploie « AI Mode » dans Search, une avancée majeure… et polémique

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Lors de sa conférence I/O 2025, Google a officialisé le lancement de « AI Mode », un nouvel onglet intégré dans le moteur de recherche, dédié aux réponses générées par l’IA. Disponible dès aujourd’hui pour tous les utilisateurs américains, cette fonctionnalité marque une étape déterminante dans la transformation du search – et suscite déjà de fortes interrogations.

Une expérience de recherche secondaire… pour l’instant

AI Mode s’ajoute comme un onglet à part entière dans la barre de recherche, et non comme l’expérience par défaut (du moins pour le moment). À terme, cette fonctionnalité deviendra personnalisée, en s’appuyant sur l’historique de recherche de l’utilisateur – et même ses emails Gmail. Une option de désactivation est prévue à l’été. Google mise ici sur un usage progressif, mais clairement orienté vers l’intégration structurelle de l’IA dans la recherche web.

En parallèle, Google a confirmé que ses AI Overviews (aperçus générés automatiquement) utilisent désormais les derniers modèles Gemini. Selon la firme, ces résumés incitent les internautes à formuler des requêtes plus longues et plus complexes.

Un impact tangible sur le trafic SEO

La contrepartie de cette innovation, c’est la chute de trafic pour les éditeurs. D’après BrightEdge, les impressions sont en hausse de 49 % en un an… mais le taux de clic (CTR) a chuté de 30 %. En cause : les AI Overviews, qui synthétisent l’information sans inciter l’utilisateur à cliquer. Résultat : 89 % des sources citées proviennent au-delà du top 100 des résultats organiques — et bien souvent sans réel trafic associé.

Certains secteurs sont fortement exposés : santé, éducation et B2B tech enregistrent une couverture supérieure à 70 % des requêtes via AI Overviews. À l’inverse, le e-commerce recule nettement.

Des enjeux éthiques et éditoriaux sous tension

Google assure que ces formats « envoient plus de trafic vers plus de sites », mais sans preuve concrète. Du côté des éditeurs, le malaise grandit. Aucun mécanisme de rémunération ou de reconnaissance systématique des contenus repris n’a été annoncé. Quant à la question environnementale liée à l’usage massif de l’IA, elle a été totalement évacuée.

L’absence de réflexion sur la valeur apportée par les créateurs de contenus soulève une inquiétude croissante dans l’écosystème. L’époque où Google vantait une IA « responsable » et « au service de l’open web » semble révolue.

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