Le phénomène de blocage de publicités a massivement gagné les appareils mobiles, d’après la plus récente étude réalisée par PageFair en partenariat avec l’entreprise de veille et de stratégie spécialisée dans les applications mobiles Priori Data, qui constate une hausse de 90% dans le monde en une seule année.
Au moins 419 millions de mobinautes, soit 22% de tous les utilisateurs de smartphones dans le monde, disposent d’ad blockers installés dans leurs appareils selon cette étude toute fraîchement publiée intitulée « Adblocking goes mobile ». À titre de comparaison, ils étaient 200 millions d’internautes en août 2015 à utiliser des solutions d’adblocking sur PC et laptop.
Cette nouvelle statistique sur le mobile ne considère que les utilisateurs de navigateurs spécialisés dans le blocage, devenus le moyen le plus populaire à cette fin, ce qui implique une démarche véritable de téléchargement et d’installation (Page Fair a identifié 45 logiciels de ce type disponibles pour téléchargement sur iOS et Android). Il n’inclut pas les utilisateurs dont les navigateurs et/ou les applications installées disposent nativement d’options de blocage, ni les applications de blocage de contenus.
Un phénomène qui va s’accélérer…
Ce phénomène est quantitativement beaucoup plus fort dans la zone Asie-Pacifique, plus peuplées, qu’en Europe et en Amérique du Nord (à titre d’exemple, 159 millions de Chinois disposaient d’un navigateur d’adblocking en mars dernier, contre 1,3 millions de Français). Et il tend à s’accélérer, rappelle PageFair, puisque les constructeurs d’appareils mobiles s’engagement dans une démarche consistant à préinstaller des navigateurs spécialisés dans le blocage de publicités, à l’instar d’ASUS qui en décembre 2015 a signé un partenariat avec Adblock Plus pour équiper 30 millions d’appareils.
… et menacer la production de contenus
Un des avantages de ces technologies est de permettre de réduire sensiblement la quantité de données chargées, ce qui baisse les coûts de connexion et rend la navigation plus aisée. « L’ad blocking mobile est une menace sérieuse pour l’avenir des médias et du journalisme dans les marchés émergents où les personnes sont en train de se connecter pour la première fois via des connexions relativement coûteuses ou lentes », indique le rapport.
Cette étude, très complète, dresse un panorama des principaux acteurs de ce marché, explique les innovations et nous rappelle que le blocage de publicités est désormais possible même dans les environnements dont on aurait supposé qu’ils n’étaient pas-concernés, comme Facebook.
Elle peut être téléchargée gratuitement ici.
(Images et graphiques issues de « Adblocking goes mobile – PageFair 2016 mobile adblocking report », Page Faire et Priori Data.)