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Attribution/DMP: « Nous souhaitons nous ouvrir davantage sur des sociétés de taille plus modeste » (A. Chapt, Eulerian Technologies)

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Une année presque jour pour jour après leur levée de 5 millions d’euros, nous faisons le point avec Eulerian Technologies sur l’évolution de leur solution d’attribution et de DMP, de leur marché et sur leurs priorités  d’avenir.  Entretien avec Alexandre Chapt, directeur marketing et communication.

Beaucoup de choses se sont passées pour Eulerian cette année, à commencer par votre levée de 5 millions d’euros en janvier dernier. Vous étiez indépendants, en pleine croissance et rentables. Cette levée a-t-elle représenté un changement de cap ?

Cette levée nous permet de donner suite à notre expansion à l’international. À ce jour nous sommes présents en Espagne et au Canada, des marchés où nous cherchons à consolider notre présence. Nous souhaitons nous implanter aux États-Unis vers fin 2018 ou début 2019, ce que nous ferons de manière réfléchie et durable. Suite à cette levée de fonds, nous avons mis en place un conseil d’administration avec des personnes externes à la société. Notre objectif est de créer une gouvernance servant à challenger nos partis pris et nos décisions stratégiques sur notre produit et sur notre développement à l’international. Nous avons donc invité des membres du fonds ISAI, qui nous a soutenus, comme Pierre Martini ou Paul Strachman, mais également Olivier Mathiot, co-fondateur et CEO de PriceMinister (groupe Rakuten). Ce sont des personnes qui ont déjà accompagné des sociétés de la même taille que la nôtre à l’international, de belles réussites françaises portées par un accompagnement dans le temps.

Qu’est-ce que cette levée a changé pour vous en termes de clients et d’activité ?

Eulerian est très orienté annonceurs matures, qui ont une certaine expérience, souvent une multiplicité de canaux, et qui peuvent bénéficier de la plus-value de notre solution. Nous souhaitons nous ouvrir aussi davantage sur de sociétés de taille plus modeste. Nous sommes en train de repenser nos produits pour les adapter à ce marché-là. Nous constatons depuis plus d’un an maintenant une volonté de la part des directions marketing d’avoir des outils simples et efficaces couplés à plus d’accompagnement et de conseil. Par ailleurs, les annonceurs plus matures demandent eux aussi de plus en plus notre présence pour les accompagner dans leur quotidien.

Et en termes de volume d’activités, de clients ?

Nous avons rentré quelques clients éditeurs ou régies, comme l’Equipe ou Next Régie, et certains acteurs de l’online betting, comme PMU et la Française des jeux, alors que nous avons été jusqu’ici très axés e-commerce (un de nos clients historiques c’est Sarenza).

Vous avez signé une tribune intitulé « Ne pensez plus DMP, pensez martech ». Est-ce aussi le reflet d’un changement stratégique que vous souhaitez accomplir désormais ?

Nous partons de plusieurs constats: la DMP a été l’objet d’un certain effet de mode qui a fait que les annonceurs se sont empressés de s’en équiper sans une réflexion plus approfondie en amont sur leurs besoins réels et sur l’adéquation de l’outil à leurs besoins ; il y a une vraie synergie entre les deux pans de notre solution, à savoir, la DMP, qui permet de segmenter et activer les audiences, et l’analytics/attribution, qui permet derrière de juger les campagnes mises en place par les annonceurs de manière beaucoup plus fine. Il faut savoir que nous ne faisons pas d’achat média : nous sommes tiers de confiance, nous n’opérons pas de leviers pour nos clients, nous ne leurs dictons pas de stratégies d’investissements sur les différents canaux marketing. Nous considérons que nous devons être leur juge de paix : nos clients utilisent Eulerian comme une source fiable de données sur la performance de leurs campagnes marketing. Nos technologies marketing ou « martech » vont leur servir pour leur permettre de juger l’écosystème « adtech » qu’ils ont mis en place. Nous sommes là pour leur donner l’image la plus précise possible du customer journey – comment le consommateur arrive sur le site et consomme les différents médias et qu’est-ce qui fait qu’au final il réalise un achat. Sur une masse globale de ventes et de parcours clients, on permet aux annonceurs de trouver les grandes lignes et le rôle de chaque canal dans ce processus pour ensuite les améliorer et capitaliser dans une logique de test & learn.

Data analytics.À quels canaux d’activation êtes-vous intégrés ?

Nous avons un peu plus de 300 partenaires pré-connectés à notre solution, comme toutes les plateformes d’ad exchange, des DSP, des trading desks, des DCO, Facebook, Google, plateformes d’affiliation, d’emailing, etc. Notre position de neutralité plaît aux annonceurs français. Nous sommes un poste de pilotage servant à rassembler les informations qui se trouvent dans tous les outils servant à diffuser la publicité, afin d’en ressortir une vue globale. On récupère la donnée de l’annonceur – que l’on collecte sur son site, sur ses campagnes publicitaires, depuis ses bases, et mêmes les ventes en magasin ou les données de cartes de fidélité, pour certains clients (on raccroche dans ce cas les wagons depuis la visite du consommateur sur son site jusqu’à l’achat en magasin). On peut bien entendu intégrer aussi des données tierces.

De quelle manière l’entrée en vigueur du RGPD affectera-t-elle votre activité ?

Les cabinets d’avocats avec lesquels nous travaillons nous permettent d’être très vigilants et pas du tout inquiets. Nous pensons que le RGPD est une opportunité pour clarifier nos relations avec nos clients annonceurs en ce qui touche la responsabilité et le rôle de chacun pour ce qui est de la donnée. Je suis assez confiant. Nous aurons, certes, des devoirs supplémentaires, mais tout cela sera clarifié.

Propos recueillis par Luciana Uchôa-Lefebvre

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