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Une boîte à outils sur mesure pour les éditeurs : l’approche de Moneytag (interview)

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technologie

Moneytag se définit comme une agence de monétisation digitale. Mais que propose précisément cette société dont l’ensemble des actifs ont été rachetés au groupe Lagardère par ses deux cofondateurs, Thomas Objois et Julien Galim ? Pour nous permettre d’en savoir plus, Thomas Objois répond à nos questions.

A quels types d’éditeurs vous adressez-vous ?
Thomas Objois, Moneytag.
Thomas Objois, Moneytag.

Nous répondons aux demandes de tout type d’éditeur, à partir du moment où ils disposent d’une taille d’audience minimale pour monétiser. Notre approche est sur mesure. Nous sélectionnons et vérifions à la main l’ensemble des sites avec qui on travaille, pour nous assurer de leur sérieux et de la qualité de leur contenu. On leur fournit des recommandations adaptées. Il faut par conséquent que l’éditeur ait une taille suffisante, aux alentours de 500 mille pages vues par mois. Ceci ne nous empêche pas de prodiguer des conseils à de petits éditeurs qui souhaitent un jour commencer à monétiser.

Votre approche n’est-elle donc pas automatisée ?

Nous venons mettre de l’intelligence derrière des processus qui sont traités de manière industrialisée chez nos concurrents. Nous proposons des « smart monetization services »: un audit pour chaque client nous permet de tenir compte de leurs spécificités et contraintes et de leur proposer des recommandations sur mesure.

Certains savent exactement ce qu’ils souhaitent comme configuration publicitaire mais ne veulent pas l’opérer. Pour d’autres, c’est l’inverse: ils veulent opérer mais sans savoir exactement de quelle manière. D’autres encore nous sollicitent pour définir leur configuration et négocier leurs contrats. Enfin, certains clients viennent tout simplement pour bénéficier de nos accords-cadres avec les prestataires.

Il faut savoir que pour un éditeur devoir gérer des relations avec dix voire quinze prestataires c’est très chronophage. Nous faisons cela pour eux en signant des accords avec leurs partenaires, des gens comme Taboola, Index, Appnexus ou Teads, en bref les partenaires technologiques de monétisation.

Pouvez-vous préciser avec quels partenaires travaillez-vous ?

On peut travailler avec tous les partenaires du marché. Notre leitmotiv est de choisir le partenaire qui convienne le mieux à l’éditeur. Suivant son audience et ses contenus, certains partenaires peuvent fonctionner mieux que d’autres sur le site. L’automatisation et l’industrialisation ont des limites : il faut analyser site par site pour définir une configuration fine et ensuite mettre l’ensemble des partenaires en compétition sur un même emplacement et sur différents formats.

Notre activité ne se limite pas à la monétisation publicitaire classique, car nous nous occupons également du contenu selon une approche de syndication pour aider les éditeurs à les monétiser.

Ne risquez-vous pas de faire doublon avec les prestataires du marché ? Par exemple avec votre technologie propriétaire de header bidding ?

Notre technologie nous permet d’opérer sur tout type d’ad server et tout format. Mais nous travaillons également avec les prestataires que nos éditeurs choisissent, s’ils ont contractualisé avec eux.

Expliquez-nous ce que vous proposez en syndication de contenus.

Nous accompagnons un pool d’éditeurs dans la monétisation de leur audience. Sur le contenu, on peut les aider de deux manières : en alimentant leurs sites avec davantage de contenus ; en utilisant leurs contenus pour alimenter les sites d’autres éditeurs. Il s’agit donc de la syndication de contenus entre nos propres clients.

Par ailleurs, on intervient également dans l’optimisation de l’UX, par exemple en les conseillant sur l’amélioration de leurs emplacements publicitaires et leur visibilité et sur la maîtrise de la pression.

L’automatisation et l’industrialisation ont des limites : il faut analyser site par site.

Et que proposez-vous aux petits éditeurs qui ne monétisent pas encore ?

Nous intervenons comme une boîte à outils pour les éditeurs, en les accompagnant pour les aider à mieux référencer leur site, à générer d’avantage de trafic, à améliorer l’expérience utilisateur, etc. Nous pouvons également les aider sur les contenus, dont la qualité a une vraie importance pour nous.

Ce rôle de conseil nous différencie fortement et nous comptons bien le développer. De très gros éditeurs viennent parfois nous voir pour avoir notre avis sur un sujet ou pour des missions très spécifiques. Notre expertise vient en complément à celle de leurs équipes. Pour ces gros clients, nous travaillons également sur des domaines qu’ils n’ont pas le temps de développer, comme la monétisation de leurs IP internationaux.

Des régies nous sollicitent pour former leurs équipes en programmatique. Appnexus nous recommande auprès d’éditeurs de taille moyenne afin que nous les aidions à configurer leur stack. Et nous travaillons de plus en plus sur les problématiques d’e-commerce.

Quelles sont votre feuille de route et vos priorités désormais ?

Nous nous concentrons sur la reprise de l’intégralité des équipes afin de leur donner les meilleures conditions de travail possible en optimisant leur organisation.  Nous sommes 14 aujourd’hui et passerons à une vingtaine. Notre société est profitable et les recrutements nous servirons à poursuivre notre croissance. Nous souhaitons développer de nouveaux outils propriétaires répondant aux enjeux de nos éditeurs et accélérer notre développement à l’international.

Propos recueillis et édités par Luciana Uchôa-Lefebvre

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