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L’accréditation MRC : un avantage pour engager le dialogue avec les géants ? (suite de l’interview de D.Blanc, Adledge)

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Suite de l’interview de Dominique Blanc, VP Sales d’Adledge. Pour lire la première partie, cliquez ici.

Selon vous, peut-on être pris au sérieux aujourd’hui sans cette accréditation ?

C’est de plus en plus difficile. Il faut savoir que le MRC répond à un certain nombre d’exigences des annonceurs et des agences. De plus, nous sommes sur un marché mondialisé au sein duquel les acteurs de référence possèdent aujourd’hui cette accréditation. Il faut donc s’évertuer à l’obtenir si l’on veut se positionner sur ce secteur d’activité.

Quelle est aujourd’hui votre position face à Google et Facebook? Selon vous, dans quelle mesure une accréditation MRC permettrait-elle de lutter contre la dominance des GAFA?

Les géants sont dans une logique de fermeture en ce qui concerne leurs inventaires ou autres propriétés et nous constatons que les sociétés les plus à même de collaborer avec Google et Facebook sont très souvent des sociétés US. Néanmoins, ce type d’accréditation qui plus est remis par un organisme américain devrait nous permettre de nous aligner à ces sociétés. Je suis très optimiste à cet égard et Adledge se sent tout à fait légitime à engager le dialogue avec ces plateformes qui captent une majeure partie des investissements. Pour collaborer avec ces plateformes, il faut trouver des moyens équilibrés, autrement dit dans le respect des deux parties. Les sociétés qui aujourd’hui effectuent la mesure de visibilité sur ces plateformes le font de façon peu satisfaisante. Très concretement elles reçoivent des informations de visibilités de ces plateformes sans avoir véritablement de droit de regard. Il y a certainement une autre forme de collaboration à envisager.

Consortiums, labels… Quels sont leurs atouts selon vous?

Je reste convaincu que seul le contenu de qualité est générateur de valeur sur le long terme. Une réflexion commerciale commune aux éditeurs porteurs d’un contenu éditorial fort ne peut que s’avérer bénéfique et permettre de mieux lutter contre la domination des plateformes de services. Je considère ces initiatives d’un très bon œil, tant en tant que professionnel du marché de la publicité que citoyen. De son côté, Adledge mène une réflexion avec certains regroupement d’éditeurs sur le type d’information à fournir aux éditeurs pour les aider à mieux valoriser leurs inventaires et à trouver des idées business qu’il pourrait mettre à disposition sur leur place de marché.

Et le RGPD ? Quel est l’impact de cette nouvelle réglementation sur vos activités ?

Il s’agit de notre point de vue d’une excellente initiative d’un point de vue utilisateur. D’un point de vue métier, cette nouvelle réglementation nous impact à la marge.. Notre solution a été pensée dès l’origine comme une solution respectueuse de la vie privée de l’internaute. Adledge est une solution « cookieless » -nous ne collectons pas de cookie – ni d’informations qui permettraient d’identifier les internautes. Cependant vu qu’elle impacte l’ensemble de nos partenaires (agences, annonceurs et partenaires technologiques), nous sommes un maillon de la chaîne et nous prenons des mesures destinées à offrir une collaboration qui entre bien dans le cadre de cette réglementation européenne. Nos contrats ainsi que notre data policy ont été révisés et nous apprêtons à désigner notre DPO (Data Protection Officer).

Quelles améliorations auriez-vous souhaité voir se développer sur le marché?

Je pense que les organisations professionnelles et le marché de la publicité au niveau européen devraient davantage porter les solutions qui émanent d’Europe et les aider à se développer au niveau mondial. Cela permettrait de lutter contre l’influence des grosses plateformes et d’éviter que des standards américains deviennent les standards mondiaux par défaut. Il y a aujourd’hui assez de sociétés, de solutions et d’inventivité en Europe pour pouvoir contrebalancer cette influence américaine.

En outre, le marché des technologies adtech est très hétérogène et fragmenté en Europe. Ne serait-ce pas un frein à l’internationalisation des solutions ?

Je ne pense pas. Je pense que la multiplicité de l’offre fait que certains leaders émergent assez naturellement d’autant plus que le marché a tendance à se contracter. Des sociétés européennes comme AdForm ont réussi à émerger au niveau international dans un contexte où Google exerce sa domination. C’est donc faisable.

Propos recueillis par Stéphanie Silo

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