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« Contributor » de Google : solution géniale ou très mauvaise idée ?

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Payer Google pour voir moins de publicités est déjà une réalité… bientôt palpable en Europe. Le programme Contributor de Google serait sur le point d’arriver au Royaume-Uni, du moins selon nos confrères de MediaPost.

Disponible jusqu’à présent uniquement aux Etats-Unis depuis environ un an et ouvert à tout éditeur travaillant sur AdSense, sur l’ad exchange de Google et certains sur son ad server ayant fait le choix du programme First Look (lire ici), Contributor offre à l’internaute (ou mobinaute) le choix de contribuer avec $2, $5 ou $10 pour baisser, de 5% à 50% selon Google, la quantité de publicités affichées sur les sites qu’il visite le plus (voir ici).

Google_contributor badgeSur l’emplacement au départ prévu pour accueillir une publicité, l’internaute participant au programme se voit afficher un message de remerciement. Les sites membres montrent une sorte de certificat ou label, voire une pub, servant à inciter leurs lecteurs et visiteurs à y prendre part.

Mais alors pourquoi les éditeurs ne prendraient pas cette initiative individuellement afin d’offrir cette possibilité directement à leurs lecteurs avec leurs propres grilles tarifaires et sans intermédiaires ? La réponse peut se trouver certainement dans l’effet d’échelle de Google, et qui peut représenter au final autant de nouvelles sources de revenus pour les éditeurs acceptant de participer au programme.

Revenus et contrôle

L’idée semble géniale, notamment en contexte de développement de l’usage de logiciels bloqueurs de pub. Et d’ailleurs Google ne fait que mettre en pratique ce que d’autres avaient proposé avant lui (lire ici).

Mais beaucoup d’analystes se posent la question de savoir pourquoi Google doit-il intervenir dans cette relation. Ils s’inquiètent des risques pris par les éditeurs qui confieraient ainsi au géant la maîtrise de ce qui est leur bien le plus précieux, leur inventaire.

Difficile en plus de savoir exactement combien est reversé à l’éditeur. On sait seulement qu’une partie de la contribution offerte par l’utilisateur est reportée aux propriétaires des sites grâce à l’utilisation de la somme pour lancer des offres aux enchères publicitaires « au nom de l’internaute ». Son argent est ainsi utilisé pour acheter le droit de ne pas se voir affichées de pubs, il vient donc en remplacement du budget des annonceurs en quelque sorte, servant à lancer des offres aux enchères publicitaires et à remplir les poches de Google aussi.Google_cintributor

« Le plus ils [les utilisateurs de Contributor] payent, le moins ils voient de publicités et vous êtes toujours payé », peut-on lire dans la notice explicative du programme à l’attention des éditeurs.

Pour l’éditeur de la version british de MediaPost, Sean Hargrave, Contributor de Google ne serait pas loin du racket (lire ici). D’après son analyse, non seulement le montant que percevront les éditeurs n’est certainement pas clairement défini ni garanti, vu que ce schéma met des éditeurs premium sur un pied d’égalité avec des sites de moindre qualité, comme, ce faisant, l’éditeur perd toute maîtrise et contrôle de son propre inventaire.

Mais ce qui pose encore plus de problèmes pour le journaliste est le fait que Google vient proposer une solution en intermédiaire tout en facilitant l’adoption massive de logiciels bloqueurs de publicité… Vaste sujet !

Lire ici l’éditorial de Sean Hargrave.

(Images : contributor.google.com.)

Luciana Uchôa-Lefebvre

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